Récemment, des chercheurs ont mis au point une nouvelle cellule photovoltaïque multi-couches. Elle permet simultanément la production d’électricité et le dessalement de l’eau de mer. Retour sur cette innovation.
Dans de nombreuses régions du monde, l’accès à l’énergie et à l’eau potable représente un double enjeu pour les populations. La mise en place d’usines de dessalement et de champs de panneaux solaires ne se fait encore qu’à des coûts extrêmement élevés. Et cela, sans répondre véritablement aux deux enjeux. Des chercheurs ont compris qu’ils pouvaient résoudre l’équation en créant une cellule photovoltaïque qui utilise la lumière solaire à la fois pour générer de l’électricité et pour distiller de l’eau.
Une cellule multi-fonctions
Un peu plus de 10% de la lumière solaire collectée par cette cellule photovoltaïque est consacrée à la génération d’un courant électrique. Une efficacité qui n’est pas loin derrière la technologie solaire conventionnelle. Une fraction du rayonnement solaire restant devient de l’énergie thermique, qui serait normalement perdue. Au lieu de cela, un empilement de membranes hydrophobes, placées entre des matériaux choisis pour favoriser l’évaporation et la condensation, absorbe cette chaleur.
La chaleur oblige l’eau à se transformer en vapeur, comme avec tout alambic solaire. Mais lorsqu’elle se condense, l’énergie thermique se déplace dans les membranes inférieures pour que le processus se répète. Cela permet un taux de distillation plus élevé. En empilant les membranes de cette façon, les chercheurs ont découvert qu’ils pouvaient améliorer les appareils solaires classiques. Le tout en produisant potentiellement cinq fois plus d’eau propre.
Un pas de plus vers le dessalement massif de l’eau de mer grâce à l’énergie solaire
Un m² de ce dispositif distille plus de 1.6 litre d’eau de mer par heure. Et ceci sans compromettre la quantité d’électricité produite par la cellule photovoltaïque. L’année dernière, l’énergie solaire représentait plus de 500 gigawatts d’électricité dans le monde. D’ici 2025, les chercheurs pensent que nous pourrions presque doubler ce chiffre.